lundi 26 mars 2018

L'Everest et le campagnol


"La grille horaire qui va changer l'école".

Ca fait trois jours que je me demande si ce titre du Soir relève du second degré ou de l'imbécillité (et trois minutes que j'hésite à mettre un l ou deux à imbécillité, selon la nouvelle orthographe ou l'ancienne).

Tout ça pour ça ! L'Everest accouche d'un campagnol, et encore, d'un campagnol à trois pattes. C'est avec ce bidule qu'on prétend révolutionner l'enseignement francophone? Avec ce latin imposé à tous qu'on va donner le goût d'apprendre à tous ces gamins dont le monde est aux antipodes de la culture scolaire? Avec ces malheureuses trois, puis deux heures de "formation technologique, numérique et manuelle" que se concrétise l'intention d'initier chaque jeune à la "polytechnique"?

Et c'est quoi, ces deux heures d' "accompagnement personnalisé" qui érigent en matière ce qui relève de la méthodologie transversale?

Dans le fond, peut-être que la grille-horaire, c'est pas vraiment le plus important si on veut améliorer l'enseignement. Peut-être que si on commence par là, c'est juste que c'est le moins compliqué à faire (et que comme la législature arrive à son terme, faut quand même pouvoir dire qu'on a fait quelque chose....).

Peut-être aussi que le principal, dans ce tronc commun, c'est qu'on l'allonge d'un an. Ce qui n'est sans doute pas une mauvaise chose, mais nécessiterait quelques explications pour ceux qui vont se retrouver pigeons dans l'histoire. C'est vrai quoi, c'est un peu complexe à comprendre : pour mieux former les enseignants, on va leur ajouter un an de formation, mais pour mieux former des mécaniciens, des menuisiers ou des maçons, on va leur en retirer un!

On pourrait finir par penser un truc dingue, paradoxal, énorme,  inconcevable il y a quelques années encore.... 

Que si Milquet était restée, tout ça aurait peut-être un peu plus d'allure...

C'est fou comme des pensées ridicules peuvent parfois vous traverser l'esprit....


2 commentaires:

  1. comme toi, cette question du pacte d'excellence m'obsède et me déprime, autant que le réchauffement climatique... Je trouve que l"enseignement constitue un tel enjeu, avec des questions tellement difficiles à résoudre, parce que l'enseignement hérite de problèmes qui ne sont pas vraiment de son ressort (l'intégration, la mixité sociale, les inégalités, ...), mais qu'il doit tout de même les gérer. Et il me semblait que, cette fois, tous les acteurs avaient été mis autour de la table et qu'on avait trouvé des solutions sur lesquelles tout le monde s'accordait plus ou moins. Et je me demande: comment est-il possible que des choses aussi basiques que celles que tu relèves, n'ont pas été prises en compte? Comme toi, je ne puis m'empêcher de penser que Milquet, malgré les défauts qu'on lui connaît, est au moins intelligente et a la passion qu'il fallait ...
    Quand comprendra-t-on que faute de résoudre les questions qui se posent à l'enseignement, aucune des autres questions critiques qui se posent à notre société ne pourra être résolue ?
    Bernard Lemal

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  2. Le tronc commun à et fera couler beaucoup d'encre d'autant qu'il s'inscrit avant la réforme de la formation initiale
    Comment modifier un système avec des profs peu consultés,qui savent que tous les gamins ne sortent pas du même moule et que donc qu'il n'y a pas de recette universelle pour tous. J'ai peine à croire que les 1eres et 2c apprécieront de se trouver durant 3 ans dans un secondaire on ne peut plus scolaire alors que des approches pédagogiques différenciées leur sont nécessaires. Et pourtant,tous étaient autour de la table... mais qui finalement, les beaux et moins beaux parleurs ou les spécialistes du terrain? Et pensa.t ce temps on bricolera encore et toujours comptant sur l'abnégation ou non des profs plutôt que de se trouver les moyens d'une réelle politique positive

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