Aujourd’hui : comment faire passer des vérités désagréables en jouant sur les homophonies.
Chers
candidate candidat candidate candidat,
Vous le
savez, certaines vérités sont désagréables, et donc difficiles à
communiquer ; c’est bien de vouloir faire comprendre que la fin du monde
est proche si on ne change pas radicalement nos habitudes, mais c’est
évidemment complexe à faire passer de façon engageante, avec un
enthousiasme communicatif (et c’est encore plus compliqué quand on est persuadé
que de toute façon, la fin du monde est proche).
Voici donc
un conseil qui pourrait vous être utile : jouez sur les homophonies, et
tout deviendra plus simple.
Un
exemple ?
Les voyages
en avion pour aller deux jours certes pas au bout du monde, mais quand même
plus loin qu’en Ardennes. Pour le climat, ces voyages-là sont des sauts de
putes.
Cependant,
malheureuse malheureux malheureuse malheureux, il ne faut surtout pas le proclamer de façon
abrupte, sinon, tous ceux qui aiment bien ce genre de voyage, et ils sont fort nombreux,
vont irrémédiablement se détourner de nous (et même certains de nous-mêmes
risquent de se détourner de nous).
Dès lors, je vous propose ce subterfuge :
appelez désormais ces voyages malfaisants des « mini-tripes ».
Les tripes,
qu’elles soient grandes ou petites, 90 % des gens détestent. L’odeur entre
autres. Une viande qui sent la fiente,
ça révulse la plupart des humains qui ont des organes neurosensoriels normaux.
Dès lors,
si à force de répétitions, nous arrivons
à insinuer par associations subliminales un dégoût prononcé pour ce
genre de périple et la compagnie guinessienne qui la personnalise, nous aurons
fait œuvre utile. Ce travail de sape devrait porter ses fruits vers 2054.
Bien sûr,
un effet pervers est à craindre : il est probable que les 10 % de gens
amateurs de boyaux de porc et qui
peut-être ne prenaient plus l’avion de façon incivique vont se remettre à
visiter frénétiquement des villes sans aucun intérêt, sous prétexte qu’on sait
en revenir vite. Votre serviteur entre
autres.
C’est ce
qu’on appelle un dommage collatéral.
Un dommage
collatéral, en langage militaire, c’est des morts. C’est quand un pauvre mec traînait pas loin
de l’endroit où la bombe est tombée et a été réduit en morceaux, mais que le
but premier de la bombe n’était pas
celui-là (d’ailleurs, il faudrait être un peu con pour lâcher une bombe pour qu’un
seul mec soit réduit en morceaux).
Pour
illustrer mieux encore ce qu’est un dommage collatéral, on peut affirmer sans
crainte que le bombardement de Dresde fut le parfait contre-exemple de dommage
collatéral.
Mais je m’égare,
là.
Dès qu’on
cause d’avions…
un dimanche sans voitures? oui!
RépondreSupprimerun moment sans ponchau? non!