vendredi 15 avril 2016
Pas galant pour un sou
On vieillit, quand même.
Il y a peu encore, un goût immodéré et maladif pour l'empathie me pervertissait les émotions, au point de verser une larme face à l'ortie qu'on coupe, l'araignée égarée dans la baignoire qui s'engloutit dans le siphon, ou même l'étron immolé dans le broyeur impitoyable.
Or, aujourd'hui, les crissements métalliques douloureux du bolide super tuné et du bulldozer qui l'accompagne à la casse ne parviennent même pas à m'humecter les yeux.
Mon petit reliquat lacrymal se réserve plus volontiers pour crapauds, lapins et graviers qui eurent un jour la malchance de se trouver sur leur passage.
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