Alléluia,
quelle période faste ! Quel plaisir de lire le journal en sirotant une
Saison Dupont sous un soleil de plomb (quel poète, ce professeur Ponchau).
Hier Doel !
Aujourd’hui Fleurus. « Il y a eu rétention de déchets par l’exploitant »,
nous dit un observateur bien informé. Une sorte d’occlusion intestinale façon
Tchernobyl.
Ecologistes de tous les pays (surtout les
communes belges), réjouissons-nous ! Calculons déjà combien de
pensionnés auraient pu prendre leur
pension à 60 ans avec les 50 millions d’ € que va encore coûter cette
histoire et disons-le sur nos tracts.
Mais non !
Bande de niais ! D’abord, il y a bien plus de gazettes qui ont fait leur
gros titre de la victoire historique des diables rouges (historique dans ce
genre de cas signifie « à marquer d’une pierre blanche tellement c’est
rare » - gargl!, la gaffe, le Professeur
Ponchau qui applique l’inverse de ses préceptes ! Adieu électeurs sportifs
du type cul coincé dans le fauteuil, et ça en fait un paquet !).
Ensuite, n’oubliez
jamais que nous sommes en août ! En période de vacances, la moindre
billevesée nucléaire fait les gros titres dans les gazettes encore lisibles par
les temps qui courent. Vous sortez la même info le 15 septembre, c’est en page
46 ; et on ne vous dit pas dans celles qui ne font que 30 pages. La fonte
du Groenland, en septembre, c’est pas sur une page, c’est sur le net, pour ceux
qui cherchent. Le véritable amoureux de la nature et plus prosaïquement, de sa propre
existence, est proactif, tout le monde sait ça.
Car quand
la rentrée politique aura eu lieu, on en reviendra à la normale : la
plupart des pages des journaux un peu lisibles ne seront plus consacrées aux
événements, mais bien à ceux qui parlent des événements.
Quant aux
journaux qui ne sont pas lisibles, ils continueront à publier les photos
inmontrables des accidents de la veille et autres horreurs diverses, ou mieux vous les raconteront (comme la pornographie, c'est encore plus excitant en mots qu'en images) en
signalant au début de l’article que c’est
après un grand débat déontologique collectif en rédaction qu’un peu la mort
dans l’âme, ils se sont résolus à vous montrer ces abominations… mais c’est ça,
le monde passionnant de l’information, Kids !
PS (si j’ose dire) : signalons aimablement à
Georges Gilkinet qu’il ne faut pas dire, comme dans le Soir d'aujourd'hui : « Il y
a eu une faille du contrôle » ; il faut dire « Il y a eu une fissure dans le système de
surveillance ; un peu comme à Doel 3 ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire