Chers
Ami-amie-ami-amie,
Aujourd’hui,
nous allons parler d’un sujet grave.
Comment
aborder la fin du monde dans le cadre des élections communales ? Je veux
dire : comment faire en sorte que, à l’image du frétillement très passager
de chaque brin d’herbe du Heysel quand
les diables marquent (et c’est un instant rare que ces végétaux apprécient à sa
juste valeur), un micro-territoire se sente concerné par la survie du
macro ?
C’est un
fameux problème : à part Doel et Fleurus, peu de communes se sentent
vraiment menacées dans leur survie.
A l’image de chacun de nous, en fait :
comment croire que nous pouvons demain périr tous collectivement, alors qu’à
l’instant même, nous dégustons une « Bons
vœux » de la Brasserie Dupont, qui est la meilleure bière du monde,voyons passer une jeune fille peu habillée
pour cause de canicule ou nous payons un sacré fou rire après avoir lu qu’Elio
venait en 8 mois d’apprendre 2500 mots
en néerlandais, alors que nous-même ignorions en connaître autant en français ?
Croyez-moi :
il est déjà très difficile pour l’homme de s’inscrire dans un projet collectif,
alors, dans un désastre collectif, je ne vous dis pas. Quelqu’un s’est-il
demandé une seule fois pourquoi le bunker d’Hitler était si petit ? Par
mesquinerie ?
Non. Le
clairvoyant tyran savait très bien qu’il est vain de vouloir entraîner trop
d’humains à leur perte en même temps, il y a toujours une tapée de crabes qui
espèrent se sauver, raison pour laquelle il n’avait gardé une place que pour
son pote Goebbels, qui lui avait
familialement le profil, et avait laissé les autres dehors. Se faire bombarder
par les russes.
Hé bien a
contrario, il est tout aussi vain de convaincre la fourmi que si le nid est
ébouillanté, elle aussi, et que si toutes les fourmis du monde s’y mettaient,
le nid pourrait être sauvé. Pour en être convaincue, la fourmi, qui dans le
genre est peut-être économe, mais drôlement individualiste, et têtue, doit
prendre une giclée d’eau bouillante sur la tronche, elle-même, pas sa voisine,
sinon, elle n’y croit pas.
C’est
évident, si nous voulons percer de façon significative aux communales, il faut
que des communes aient peur : peur pour leur survie.
Référons-nous
dès lors à l’histoire : la dernière fois que des communes ont craint de disparaître,
c’est par la grâce de Joseph Michel, les fusions de communes. En 77. Et en
plus, ces communes qui avaient peur ont réellement disparu, ce qui constitue un
précédent vachement plus dissuasif que
la chaise électrique.
Quel est
donc le conseil du Professeur Ponchau ?
Que l’un d’entre
nous se sacrifie. Il déclare par exemple qu’il n’est plus en phase avec la
philosophie du parti alors qu’en fait il en a marre de payer ses rétrocessions,
il s’en va vite fonder un groupuscule qui tient ses congrès dans une cabine
téléphonique et pond un programme en deux temps trois mouvements. Dedans, un
projet-clef : seules les communes de plus de 100.000 habitants
subsisteront!
On demande
alors à Georges d’intervenir à la tribune ou dans une gazette pour proclamer
avec indignation que c’est scandaleux,
et le tour est joué. Envoyez dans les communes concernées des délégués
Greenpeace, et vous allez voir le nombre d’affiliations.
Vous savez,
la politique, c’est souvent plus simple que ce qu’on croit…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire