dimanche 11 novembre 2012

Létale providence




Les dossiers chauds du Professeur Ponchau

Aujourd'hui: l'avenir des pensions

Le Professeur Ponchau inaugure en ce dimanche ensoleillé une nouvelle série, tant il est sûr que le public meurt d'envie de connaître son avis sur un tas de sujets brûlants.

Les pensions... Voilà un sujet qui intéresse tout le monde, au même titre que la maladie, le vieillissement, le temps qui passe, la décrépitude.

Or voilà qu'hier, dans une gazette, on nous reparle du "système qui va dans le mur", des "indicateurs qui sont dans le rouge", de l' "obligation de réformer d'urgence". Bref, de nous faire travailler plus longtemps. Quelle bête idée!

Remarquons d'emblée le caractère relatif de cette notion de "travailler plus longtemps". Si on mesurait à la productivité, certains devraient rester au travail jusque 125 ans... Le Professeur Ponchau (pour prendre un exemple un peu au hasard), en revanche, serait retraité depuis belle lurette.

Mais surtout, surtout... aborde-t-on la problématique par le bon bout de la lorgnette? Il n'y a plus assez de travailleurs, nous dit-on, par rapport au nombre de retraités. Il faut donc augmenter leur nombre. Et pourquoi pas le contraire, je vous le demande!

Diminuer le nombre de retraités, serait-ce plus compliqué? Que nenni! Et bien meilleur pour l'environnement, à terme. Parce que c'est très bien de vouloir augmenter le nombre de travailleurs. Mais pour faire quoi? Produire plus et bousiller la planète encore un peu plus vite?

Voici donc le système imaginé par le Professeur Ponchau, qui en plus d'être efficace, vaudra au parti qui le proposera une popularité sans égale: accorder à chaque individu un "crédit-retraite" d'une certaine durée -10 ou 15 ans, faut faire des petits calculs pour voir ce qui est tenable- qu'il peut prendre n'importe quand. A partir de l'âge de la majorité légale.

Considérant l'inconscience compulsive d'une grande majorité des jeunes d'aujourd'hui, il va y en avoir tout plein pour utiliser leur crédit-retraite très tôt, juste après les études supérieures (pour ceux qui en font, ce n'est heureusement pas le cas de tout le monde), sinon, avant.

Du coup, à terme, ça fera autant de retraités en moins. Et l'équilibre du système sera non seulement préservé...mais renforcé, très renforcé, croyez-moi. Car à l'inverse de nos jeunes cigales, il y a des tas de fourmis qui se croient éternelles...et qui du coup, ne consommeront jamais leur crédit-retraite. Du win-win. 

Et que fera-t-on de tous ceux qui auront prématurément consommé leur crédit-retraite? Ben tant qu'ils sont en état de travailler, y a pas de problème, hein. Pour le reste, on verra bien. Une solution à la fois.  Rome ne fut pas bâtie en un jour.

vendredi 2 novembre 2012

Le maître de guerre


Les plus belles tirades du cinéma moderne

Aujourd'hui: Le maître de guerre (1986)

Le Professeur Ponchau a décidé aujourd'hui d'être charitable. A quelques jours de l'élection présidentielle amerloque, il va rappeler que Clint Eastwood, avant de raconter des conneries en faveur de Romney (enfin, cela se voulait favorable au candidat républicain) a été un énorme cinéaste. Comme disait l'Abbé Pierre à son ami Roger, ce n'est pas parce qu'on dit ou fait une imbécillité suprême que cela gomme tout ce que vous avez fait ou dit d'intelligent avant...

Et parmi ce que Clint a fait quand il avait encore tous ses neurones, bien avant ce chef d'oeuvre absolu qu'est "Million dollar baby", il y avait ce film mineur ne valant pas grand'chose (et solidement militariste, histoire de se dire qu'il n'y a pas que de la sénilité dans les dernières prises de position de notre ami), excepté au niveau des dialogues, d'une poésie extrême. Voici sans nul doute le plus bel échange du film, pour vous distraire en ce jour des morts climatiquement bien dans la tradition.




Et là-dessus, espérons qu'entre la peste et Obama, nos amis yankees fassent le bon choix...