vendredi 25 mars 2016

Je n'aime pas...



Je n'aime pas que l'on écrive "je vous aime" comme si cette phrase s'adressait à tous ceux qui sont susceptibles de la lire. Bien sûr, c'est une manifestation d'émotion, pétrie de bonnes intentions, et certainement très sincère, mais je préférerais qu'on écrive par exemple "je suis solidaire".

Utiliser "aimer" de façon aussi générale, sur un mur matériel ou non, c'est affaiblir ce merveilleux verbe, c'est voler de la ferveur à ceux qui l'utilisent accompagné de son objet précis pour traduire une certaine intensité de sentiment. Aimer implique de connaître, peu ou prou, mais plutôt prou.

Le nombre de gens que je n'aime pas est bien plus grand que celui de ceux que j'aime, et c'est assez heureux pour ma santé psychique. Je ne les aime pas soit de façon passive, parce que je n'ai jamais été en contact d'aucune façon avec eux, soit de façon active, parce que ce que j'en connais me déplaît. Pour illustrer le propos, je n'aime pas les membres des partis qui prônent en permanence un affaiblissement de l'appareil de l'Etat et/ou mettent cette idée en pratique (ça fait beaucoup de partis, dans le fond), mais se scandalisent quand cet affaiblissement a des effets funestes. Je pourrais me contenter de ne pas aimer ces partis, mais non, je n'aime pas leurs membres, car sans membres, ces partis n'existeraient pas.

Je n'aime pas non plus qu'à l'étranger ou même ici, on dise "j'aime les belges". L'appellation "les belges" recouvre aussi bien les innombrables gens sympathiques que les bataillons de désagréables.

Je n'aime pas être uni en tant qu'objet d'amour à (par exemple) Bart De Wever.