mercredi 25 décembre 2019

Sans utilité véritable


Mardi 24 décembre, 11h22, rond-point de l'Europe.

Le célèbre Professeur P., humain malgré les apparences, est allé acheter du boudin de Noël dans un magasin de produits du terroir, tout guilleret à l'idée de pouvoir se goinfrer le soir-même avec du sang de bête équitable (sauf pour la bête elle-même, bien sûr). Il s'en faut de peu que cet appétit de bonne conscience ne lui coûte les quelques années de vie qui lui restent. 

Bien engagé sur le passage pour piétons, le sympathique Professeur P. constate avec  satisfaction qu'un automobiliste souriant de son devoir de citoyen accompli sans trop se fouler  le laisse traverser comme la loi le prévoit. 

Quand soudain, soudain, un véhicule de type 4X4 comme on disait avant, SUV comme on dit maintenant (mais c'est stigmatisant parait-il car il y aurait  des SUV peu gloutons parait-il aussi, et puis dans le fond, on achète ce qu'on veut hein), bref, un gros bidule, double par la droite la civique Honda du conducteur courtois. 

Le mastodonte effleure le corps sans prix du fameux Professeur P., qui malgré les risques, décoche vengeur un bras d'honneur au mastodonte et au gros con qui le conduit. Malgré les risques, car il n'est pas rare que les gros cons qui vous effleurent avec des bagnoles énormes s'arrêtent cent mètres plus loin pour vilipender votre impolitesse (mais si vous vous avancez pour les traiter de gros con comme ils le méritent, ils rentrent vite au chaud dans cette carrosserie rassurante, c'est pour ça qu'ils ont dépensé plein de sous, pour se sentir en sécurité).

Là, le gros con s'arrête pas, il roule trop vite et c'est un boulevard, il se contente de faire clignoter ses 4 feux, ce qui en langage con veut dire "je t'emmerde, je conduis tellement bien que tu ne risquais rien, et si les puissants ne peuvent même plus faire peur aux faibles, où va-t-on?".

Le fantastique Professeur P., qui n'a quand même plus 20 ans et rumine pendant 10 minutes quand il lui arrive un truc comme ça, parfois même il parle tout seul, bref, il l'a mauvaise. Il arrive à la rue des cygnes. Il fait mine de traverser, mais n'a pas encore posé le moindre orteil sur le passage pour piétons. Quand soudain, soudain, une vieille Berlingo rouge freine bloc, le conducteur sourit un rien gêné, il allait sans doute trop vite, mais son sourire invite le magnifique Professeur P. à passer sur le trottoir d'en face en toute sécurité. Le conducteur ouvre sa fenêtre et crie "bonnes fêtes". Le Professeur P. lui répond "ayons des rêves, ayons des rêves". Ce n'est pas tant que la vie soit belle, mais il y a des gens beaux.

Et ceci n'est pas un conte de Noêl, Scrooge. C'est le réel, y a pas de morale. Mais si le gros con qui conduisait le SUV me lit, et si d'autres gros cons qui ont des SUV sans en avoir besoin, mais juste pour se sentir en sécurité, me lisent, qu'ils s'étouffent dans leur huile de vidange.

Dommage qu'aucun con, jamais, ne m'élut.          

mercredi 18 décembre 2019

(Encore) plus con compense


Abondance de lecture amusante dans la presse d'hier. 

Les feux de forêt dans le monde auraient émis davantage de CO2 en 2019 que les Etats-Unis (maître-étalon en la matière). Quant au trafic aérien wallon, si Charleroi et Liège poursuivent leur croissance au même rythme, il  générera dans 30 ans  bien davantage de C02 que l'ensemble des autres secteurs en Wallonie.

Au cours des 6 dernières années, l'activité croissante de l'aéroport de Liège, à elle seule, a annihilé  25 % des diminutions d'émissions wallonnes. 

C'est marrant. Toi qui pensais sauver le monde en ne te douchant qu'un jour sur trois, en te gavant de carottes ou en allant à l'épicerie bio à pied... c'est juste ta petite contribution pour que ton voisin d'en-face puisse enfin passer un WE à Pise et que son pote d'à-côté commande les chinoiseries dont il a tellement besoin. Tu compenses...   

Voilà qui relativise singulièrement l'échec de la COP 25. Dans le fond, on s'en fout un peu de savoir quel objectif on ne va pas atteindre en 2050...



 

 

lundi 25 novembre 2019

Si le doute t'habite...


Un tiers de la population belge est sceptique quant au réchauffement climatique, nous informe le Soir, lui-même informé par un sondage IPSOS. Un belge sur 10 nie carrément tout changement climatique, et un sur 4, l'origine humaine du changement, qui lui n'est pas contesté. Nie... enfin, c'est à nuancer.

Les 11% de climatosceptiques purs et durs, rien à en tirer. Mais à propos des autres, le journal hésite sur le mot adéquat. "Une personne sur quatre juge que le réchauffement observé n'est pas d'origine humaine", lit-on dans l'article. Mais le titre parle de "doutes". Penser, estimer, juger, douter, ce n'est pas vraiment la même chose. 

Alors, pour une fois dans ce blog... pour s'éviter l'apoplexie ou la crémation anticipée de cet article dans le feu à bois (purée, encore un écolo qui pollue plutôt que de périr de froid comme ses convictions devraient l'y inviter...)...pour s'éviter la honte absolue en lisant que les belges figurent parmi les champions du climatoscepticisme... nous allons considérer la bouteille à moitié pleine.

Cela ne peut être que du doute. Chez mes voisins, des gens charmants qui sont 4, il n'est pas possible qu'il y en ait un qui puisse croire les conneries de ces scientifiques dévoyés qui nient à tort et à travers l'anthropomorphisme du réchauffement. Sur cette tablée de whist observée hier en sirotant une Christmas de Noël, il n'est pas concevable que ce gars qui coupait avec délectation, à l'air si sympathique, puisse penser qu'on n'y est pour rien dans ce foutoir.

Allez, c'est bientôt Saint-Nicolas, on disait que c'était du doute. Car s'il y a doute, il y a espoir. 

Ne dit-on pas "dans le doute, abstiens-toi"? S'abstenir, dans le cas du réchauffement, ce serait adopter le même point de vue que ceux qui sont convaincus que l'homme doit modifier ses comportements. Par principe de prudence, tant qu'on n'est pas sûr que c'est le soleil, l'inclinaison de la planète ou un cycle immuable qui fait bouillir notre marmite commune.

Evidemment, si Total subventionne des profs d'université pour raconter qu'on se réchauffe pour des questions d'ellipse, ce n'est pas pour qu'on doute, mais bien pour qu'on soit certain. Certain qu'on peut continuer à consommer joyeusement et polluer avec entrain (si j'ose écrire...). De toute façon, c'est écrit dans les astres, nous on n'y peut rien...

Voilà ce qui est dans le fond le plus étrange avec ces climatosceptiques. Ils fustigent le catastrophisme et le pessimisme des khmers verts, alors que leur version de l'histoire est bien plus désespérante... 

On aura tout vu. Une bête page sur un bête blog qui va amener de l'espoir à un belge sur 4.... 

vendredi 8 novembre 2019

Paul sur le Chemin des Dames






Ce sentiment ne m'honore pas, certes, mais il me faut bien l'avouer : je déteste Paul Magnette.

Non qu'il soit concevable que je jalouse son intelligence et sa beauté. Mais qu'un gars aussi habile et subtil ait mis ces qualités au service de la gauche poussiéreuse et mérulesque de Belgique francophone, il y a de quoi faire enrager tous les vrais progressistes.

La future élection de GLB, par exemple, il n'y a rien de plus réjouissant pour tous les autres partis francophones. Jouissif même, avec ce ballet ridicule des pontes bleus venant vider leurs seaux aux pieds de Mickey.

Mais un mec aussi brillant que Paulot à la tête d'un concurrent, ça vous fausse un peu la compétition. C'est les SudAfs avec un ouvreur aussi puissant que Vermeulen et rapide que Kolbe. 

Là, l'entraîneur Philippe a fait monter Popol pour un challenge impossible. Grand seigneur, il le relève, et il sait d'avance qu'il sortira grandi de l'échec. VLD et CD&V seront montrés du doigt, la preuve sera faite que 5 ans avec moins d'un quart des électeurs francophones, pas de prob, mais 5 ans avec un gouvernement très faiblement minoritaire au Nord, c'est inconcevable pour l'honneur du Lion. On finira par retourner aux urnes, lesquelles réduiront encore un peu plus en cendres les espoirs d'une solution politique "classique".

Alors Paulot, quand t'auras fini ton round de "qui perd gagne", glisse à Monsieur Philippe qu'il faut passer à autre chose. Que de plus en plus de francophones partagent avec fatalisme l'opinion que la Belgique comme ça, c'est foutu. Et que si on veut qu'une autre Belgique existe, fédéraliste ou confédéraliste, on s'en fout du mot, une coupole plus mince quoi, il faut le décider avant qu'il ne soit trop tard. pour bien prendre le temps. Faut le décider maintenant et  se donner 10 ans pour bien réfléchir à tout, que ça fasse le moins mal possible.

Les francophones souffriront davantage? Ben oui. Sûrement. On mettra à l'épreuve nos belles vertus de gauche. Et on ouvrira notre frontière à ceux du Nord que l'égoïsme de la prospérité aura fini par étouffer.

Après, c'est comme pour le réchauffement : on aimerait tellement se tromper.

Mais tous les médiateurs familiaux un peu compétents vous le diront : faire durer artificiellement un couple devenu pathologique, c'est comme combattre la peste porcine en enfonçant de la dynamite dans le cul des sangliers!

  

lundi 28 octobre 2019

Le Professeur Ponchau touche le fond


C'est dingue. 

A chaque passage de dizaine, il m'arrive une connerie. Un truc inracontable qui me laisse honteux pour les neuf ans qui suivent.

Ainsi, le jour de mes 10 ans, je jouais avec de l'essence, je me suis cramé la joue et ai raconté à mes parents que j'avais voulu voir si le fer à repasser était chaud. Je me demande toujours depuis si passer pour un con vaut mieux que de se prendre une solide engueulade.

A 20 ans, je découvrais les plaisirs de la bière (enfin, disons que je les découvrais chaque jour un peu plus), j'étais chez les parents d'une amie et j'ai vomi sur un splendide miroir en courant vers les toilettes.

A 30 ans,  j'ai éraflé tout le côté droit de la voiture de mes parents en la rentrant dans leur garage et j'ai camouflé ça avec du latex sans me rendre compte que de toute façon, le mur était niqué.

A 40 ans, j'ai marché dans un étron avant d'entrer dans le salon de la femme que j'aimais à l'époque, laquelle était plutôt portée sur le Dettol et le savon noir.

A 50 ans, quelqu'un m'a offert le dernier Astérix. Et je l'ai lu.

Et à 60... à 60, voilà ma souris qui déconne et accouche du résultat ci-dessus. J'ai essayé de me faire passer pour Eddie Chapman, mais nul ne me croit et je devrai porter cette honte pour une décennie.

Plus que 4 ou 5 fois ce genre de déboire. Avec un peu de chance...

   

mercredi 16 octobre 2019

Bruckner à vif





"Matin Première" n'est pas toujours tendre avec nos oreilles !


Passer comme ça, entre deux tasses de café, de l'intelligence sensible de Bernard De Vos à la pseudo-philosophie dégoulinamment prétentieuse de Bruckner, ça te racrapote les pavillons façon finlandaise. 

Piètre commercial, le Pascal. Il vient faire la PROM d'un bouquin sous-intitulé "Philosophie de la longévité" (donc, pour parler normal, ça cause du vieillissement et de ses mille et une vertus), et le voilà qui se laisse aller à radoter sur son idée-fixe du moment, son obsession abêtissante, son poil à Greta. 

Mais bon, ne caricaturons pas, entre deux écoulements de bave verbale, il tient quand même quelque propos digne d'attention. 
 
"L'écologie est profondément divisée entre plusieurs variantes: il l'y a des écologies catastrophistes, des écologies totalitaires, des écologies positives et intelligentes. Moi je choisis plutôt une écologie scientifique, rationnelle, qui nous explique ce qui est bon et ce qui n'est pas bon."

Un propos "digne d'attention" ne veut pas dire qu'il est pertinent, et encore moins qu'on le partage. Dans le cas présent, c'est son caractère particulièrement pernicieux qui le rend intéressant. Tout en raccourcis et en sous-entendus simplistes, grand philosophe, opposant "science" et "catastrophe", alors que jamais le discours de l'une n'a été aussi  imprégné de l'autre.

Et puis, ce bout de phrase : "qui nous explique ce qui est bon et ce qui n'est pas bon". Même dans les..."Martine"... on n'oserait pas.

Sans doute la communication orale n'a-t-elle pas permis de percevoir toute la subtilité de cette pensée. Mais de grâce, pas la peine de bousiller à nouveau du papier pour nous l'expliquer. 

 

 
 



 

 

mardi 1 octobre 2019

L'empreinte de Greta Garbone






L'ennui, avec les icônes, c'est que si ce n'est pas un journaleux fouille-poubelle qui met à jour l'un ou l'autre de leurs travers, un ami renié qui se fend d'une biographie au vitriol ou un(e) ex arrondissant sa maigre part d'héritage via une interview sulfureuse, l'histoire s'en chargera. 

La notion de sainteté est incompatible avec celle d'humanité, mais la multitude n'en a cure et ne consent à faire rimer admiration qu'avec perfection. "The harder they fall"...

Mon poster du Che n'a pas résisté aux récits de la répression sanglante qui suivit la victoire de Castro, l'abbé Pierre à son malencontreux pote Garaudy et Gandhi, même lui, aurait sans doute mieux fait de ne pas s'entourer la nuit de charmantes nénettes pour chatouiller son voeu d' abstinence s'il voulait éviter le persiflage. Quant à JFK, sa légende s'est évaporée depuis belle lurette, principalement, ce qui le rapproche mutatis mutandis de notre héroïne du jour, pour des questions de banane.

Peut-être la tolérance est-elle indissociable d'un narcissisme salutaire, ou pour le dire autrement, sans doute faut-il aimer un peu nos poutres pour accepter les pailles de nos idoles (de grosses pailles parfois, convenons-en).

Peut-être aussi cette propension collective à se créer des héros, des modèles, des stars médiatiques est-elle à interroger.  Notamment en termes d'efficience, pour ceux que l'on estime positifs.

Greta, celle d'aujourd'hui, est d'un apport inestimable en termes de mobilisation. Et pas seulement chez les jeunes.  Elle dépeint la réalité sans fard, elle parle de catastrophe parce qu'il n'y a pas d'autre mot, et tant pis pour tous ceux qui croient que seul l'optimisme peut être moteur, même au prix du travestissement. Elle a acquis ce pouvoir vertigineux d'attirer d'un claquement de doigts micros et caméras et l'utilise plutôt bien. 

Elle a aussi un don précieux, que pas mal de journalistes ont déjà souligné, celui de faire sortir du bois toute une série de malfaisants. La liste est longue, mais perso, je décerne la palme à Sarko et cette phrase potentiellement cultissime : 
" 22 millions de gens qui consomment bien, ça fait plus de mal qu’un million de personnes qui consomment mal." Les 22 millions en question étant bien sûr africains...

Elle fait du bon boulot.

Mais là, ça tourne bizarre, je trouve. Le débat sur le personnage commence à occulter un peu la cause qu'il défend, ça en devient lassant, donc contreproductif. Et surtout, même les opinions favorables, par leur redondance, finissent par alimenter la thèse de ceux qui crient à la starification préfabriquée.

Pour surnager dans le naufrage, on va avoir besoin de collectif, pas d'icônes. Même avec des prénoms d'étoiles. 

Alors tu peux te goinfrer de choco à l'huile de palme au petit déj si ça te botte, Greta !   



 






  

vendredi 13 septembre 2019

le syndrome du pâtissier



Mine de rien, pour ce blog, l'arrivée de l'arc-en-ciel représente une vraie catastrophe. De qui se gausser dorénavant, sur qui déverser son fiel, où diriger ses sarcasmes? Faudra-t-il attendre l'arlésienne fédérale pour que cette angoisse existentielle se dissipe? Enfoncer lâchement la tête humaniste sous l'eau? Répéter inlassablement que PTB et Raoul constituent des synonymes exclusifs allergiques à toute concurrence?

Céder aux sirènes du "qui bene amat..."? Tentant, mais vil. 

Ainsi, pour trouver matière à une publication aussi inutile que toutes celles qui l'ont précédée, aurait-il été commode de scruter les déclarations de politique toutes fraîches. D'en sélectionner des extraits en les retirant de leur contexte, ce qui constitue quand même un des plaisirs préférés des scribouillards de mauvaise foi. 

Je ne sais pas, moi. Mettre en parallèle la politique aéroportuaire avec les objectifs climat en chantonnant "Si on avance quand ils reculent, comment veux-tu...".

Ou, à propos justement du chapitre "Climat", ricaner amèrement en lisant ce passage relevant désormais de l'anthologie de l'humour noir :
"Il s’agit ainsi de contribuer à l’effort mondial en vue de contenir la hausse de température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport à l’époque préindustrielle et poursuivre les efforts pour limiter le réchauffement à 1,5°C, conformément à l’Accord de Paris sur le climat."

Nous ne nous abaisserons pas à si minable exercice.

Saluons plutôt les courageux qui vont détremper leur maillot dans cette entreprise, parce que quoi que l'on pense de l'avenir du globe, du sens particulier du mot "loyauté" en politique ou de l'électodégelophobie,  il n'y a de toute façon rien d'autre à faire.

Ce rainbow sera certes moins poétique qu'Arthur, espérons qu'il ne devienne pas trop vite warrior. Respect, Kids (terme épicène, j'ai vérifié).

Et laissez les collapsologues persifleurs sur le retour à leur contradictoire destin : se vouloir décroissant et prendre de la brioche. 

 




 

mercredi 4 septembre 2019

Les amants diaboliques






La calamiteuse, honteuse, scandaleuse, déplorable, immorale, ignoble, méprisable, révoltante et finalement obscène intervention de l'Administrateur délégué de l'Union wallonne des entreprises, hier, à propos du commerce des armes produites dans notre région, n'a d'égal que le petit arrangement moral avec eux-mêmes des syndicats, totalement lamentables dans cette affaire...comme à chacune de ses résurgences.

Il y a des couples qui ne fonctionnent bien que dans le crime. Les patrons font Bonnie, FGTB et CSC font Clyde. Dès qu'il est question des armes, depuis la nuit des temps, les amants improbables sont pris d'une frénésie exhibitionniste qui les fait adopter systématiquement les mêmes positionnements.

Si c'est pas nous, ce seront d'autres. Bon emploi n'a pas de conscience. Un règlement pour tout le monde ou personne. L'Europe...

On aimerait, pour préserver un peu de manichéisme rassurant, entretenir l'image de représentants de travailleurs bernés sur ce coup par ces capitalistes retors et leur refrain lénifiant et opportuniste sur la préservation de l'emploi. 

Mais ce n'est pas un patron qui a dit en juin dernier :" On fabrique des armes à Liège, Liège exporte à l'Arabie, et l'Arabie tue des enfants au Yémen. C'est un raccourci qui est une menace réelle pour la vie des gens et de toute une population de la région". Espérons pour la syndicaliste CSC qui a proféré cette horreur que bien vite, elle ne ressemble plus à la photo qui illustrait son interview.

Le raisonnement tronqué qui voit en tout emploi quel qu'il soit un bienfait empêche depuis des lustres la recherche d'une solution durable pour les personnes concernées. Que ce soit via la réorientation des projets industriels, des parcours professionnels, et plus largement de certains objectifs sociétaux. Et cela ne vaut pas que pour le secteur des armes.

En attendant, seule reste la honte.

 

   

jeudi 29 août 2019

Les Frères Amis


En ces temps dépressifs où l'on ne sait plus où donner de la tête entre les feux et les fous, il convient de saluer toute tentative de nous dérider à sa juste mesure.

Ainsi, les Chastel Brothers nous ont vraiment mis en joie avec leur hésitation fatale entre truanderie et connerie intégrale. 

Certaines gazettes n'ont pas été en reste en décernant la Victoria Cross à la libérale ministre de tutelle. C'est sûr que s'éviter un scandale sans nom en dernière minute sous la pression de la presse, c'est d'un courage politique assez impressionnant. 

Quel pied que d'imaginer Willy, le désormais ténor des bleus, dicter par GSM, de sa voix très scolairement posée, les termes de "l'acte de résistance". J'aime bien Willy  quand il est interrogé sur Matin Première, avec son ton d'instituteur du Grand Meaulnes qui prend autant "Monsieur Gadisseux" que les auditeurs pour des durs de la comprenette. Je m'en sens plus intelligent toute la journée.

Mais hier était un jour faste, cette pinte de bon sang n'était pas la dernière...

"Première grande réunion sur la refondation du CDH". En grand.

"Mise au vert pour les parlementaires CDH". En petit.

Ma traduction en image.




Que de nostalgie quand on évoque les grands duos comiques d'antan. Pierre Dac et Francis Blanche. Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. Bedos et Daumier.

Et l'idée d'un cartel MR-CDH de s'imposer de plus en plus comme une évidence.



 

dimanche 14 juillet 2019

L'existence précède l'essence


Certains lecteurs assidus (voilà un pluriel bien présomptueux sans doute) regrettent parfois le caractère abscons de certains propos du présent blog. Peut-être l'affection démesurée de l'allusif se confond-elle à ses heures avec un hermétisme aux allures un peu prétentieuses, et c'est effectivement assez dommage tant la vocation du prophète est d'émouvoir le plus grand nombre.

Dès lors, cette fois, adoptons une clarté à la hauteur de notre courroux : en matière de médiocrité narcissique, le CDH a atteint des sommets difficilement dépassables. Et dans cette mesure, la seule décision cohérente qu'il ait prise dans un passé récent tient dans le choix de son président.

Son interview de ce samedi 13 juillet dans "Le Soir". Quelle démonstration !

Le respect des électeurs pour justifier le choix de l'opposition? Mais mon bon Max, ce cliché politique aux allures de dignité auto-proclamée, dans le contexte, confine à l'absurde. Quand tu votes CDH, un parti dont le goût pour le pouvoir est historiquement attesté, c'est pour qu'il gouverne (ou alors, c'est que tu votes sans réfléchir, ce qui peut arriver). Tout comme si tu votes PTB, ce n'est pas parce que tu as la moindre illusion qu'il va se mouiller de quelconque façon (ou alors, c'est que tu votes sans réfléchir, ce qui peut arriver). Mais bref, ton respect, Max, il signifie au bout du compte que tes propres électeurs, tu t'en bats la frite avec une pelle à tarte.

Se fédérer sur les enjeux climatiques "en transcendant les clivages"? On sait que l'hypocrisie a toujours fait partie de l'ADN du PSC-CDH. Mais là, quel bijou, Max ! Alors que par tes choix, tu forces l'entrée dans une coalition d'un parti qui, par définition, a pour vocation de freiner les décisions en faveur du climat. Compte sur nous pour le rappeler durant 5 ans. 

Mais bien sûr, j'oubliais que ta cure d'opposition a vocation d'abord onanistique. "Refonte idéologique". Tout le monde s'en fout, Max. Si ton parti n'a plus de raison d'être, ben qu'il n'existe plus. 

Je voudrais pas te faire peur, mais cette cure ne sera pas une sinécure. En accouchant par la porte de service d'une coalition idéologiquement contrastée, tu auras créé "le centre" en son sein. Bonne chance pour trouver ta place. Te voilà condamné à réclamer le triplement des allocations familiales....

Vous vous souvenez de ces vers magnifiques de mon chanteur-fétiche? "Il ne faut pas souhaiter la mort des gens, ça les fait vivre plus longtemps".

Longue vie au CDH ! 

PS : Je sais, le titre est abscons...
     

lundi 17 juin 2019

Un torrent de joie d'ici l'apocalypse


Le langage peut se révéler d'une injustice crasse. Ainsi, plusieurs mots ont été inventés pour traduire l'anxiété liée à la peur de la catastrophe climatique. "Eco-anxiété", somme toute assez banal, d'autant qu'il est le fruit de la climatopsychopathologie. Mais surtout le magnifique "solastalgie", vocable inventé en Australie, peuple qui se révèle véritablement à la pointe en matière de climato-horribilisme. Puisque pas plus tard que la semaine dernière, un groupe de scientifiques australiens prédisait la fin de l'espèce humaine en 2050. En mars ou en novembre? Pour savoir si ça vaut la peine que je garde quelques flacons pour fêter mon 91ème.

C'était ce matin, sur la Première. Pour contrebalancer, sans doute, les coquelicots de mon poète politique favori, voilà qu'on a droit à un couple de dépressifs environnementaux tubiziens. Déjà, habiter Tubize, ça suffirait à justifier quelques mois de congés de maladie par an, mais faut en plus qu'ils lisent des rapports scientifiques australiens! Malheureux!

Quelques conseils dès lors, mes jeunes amis. 

Commencez par une recherche lexicologique. Vous constaterez qu'aucun terme ne correspond au sentiment de culpabilité du dirigeant ou de l'actionnaire de multinationale ultra-polluante depuis des décennies et que "gros con" est encore la seule expression susceptible de qualifier le propriétaire d'une quatre-façades énorme illuminée la nuit, qui possède également un énorme 4X4 pour le transporter avec sa seule épouse qui est maigre comme un clou et trouve marrant d'aller boire l'apéro à Venise, parce qu'à Barcelone, il y a décidément trop de prols. 

Variez vos lectures. Ces derniers temps, il y a eu aussi un rapport sur la fonte anormalement rapide des glaces du  Groenland et un autre sur le Gulf stream qui tourne fou. Mettez-les au chaud (si j'ose dire) pour les vacances et lisez plutôt l'un ou l'autre article sur le transfert d'Eden Hazard et l'émotion sincère de sa maman quand elle en a lu le montant...

Enfin, allez faire un petit tour au cimetière de Marville, c'est un peu au sud d'Orval (bon lieu de thérapie aussi, tiens). Une magnifique nécropole qui compte un "quartier des enfants" anormalement important. Il a dû y avoir une épidémie, je ne ne sais pas de quoi, pour que fourmillent autant de petites pierres tombales. C'est d'une beauté glacée.

Ca vous fera comprendre que regretter que sa progéniture doive mourir un jour, c'est une grande preuve de lucidité. Mais regretter qu'elle soit née... 

J'espère qu'elles n'ont pas la radio dans leur chambre, vos filles.



mercredi 12 juin 2019

Alors, rassurés?

Rien n'est plus déstabilisant qu'une accumulation irrationnelle de perspectives positives. Pour le pessimiste serein (la sérénité constituant bien sûr un objectif inatteignable), c'est même proche de l'insupportable.

Les sondages, par exemple, quand ils sont anormalement encourageants d'une façon désagréablement répétitive, se révèlent de redoutables instruments de torture psychologique. Votre perception de la société humaine est mise à mal, au risque de contaminer cette vision apocalyptique du destin du monde qui vous permet de passer davantage de temps sur les terrasses que dans d'ennuyeuses assemblées militantes.

Fort heureusement, il y a toujours une ou un imbécile (parfois une et un) pour venir ternir le technicolor. S'ils parachèvent leur oeuvre en faisant semblant de rien plutôt que de regagner définitivement les coulisses comme y inviterait la dignité minimale, votre conception de l'humanité pousse un véritable ouf de soulagement...

Ce qui se passe aujourd'hui, bien que participant du même mouvement de retour à la quiétude mentale, n'a pas la même saveur de l'inattendu. Quand le plus doué des tribuns actuels, avant même toute discussion,  te martèle à l'envi la distinction "compromis/compromission", tu comprends directement qu'il va rester dans sa posture habituelle de trublion et qu'un gouvernement de gauche tient du mirage. Vu l'état-major fantôme qu'il a derrière lui, il n'a  sans doute  de toute façon pas le choix, et vu les malins qu'il a en face de lui, difficile que le paravent ne s'envole pas très vite. 

Ce qui est sûr  en tout cas, c'est que les propos de la Secrétaire générale d'Inter Environnement Wallonie, il y a juste une semaine sur la Première, prennent un reflet particulier, même si sur le coup, du café bouillant m'a ravagé la glotte.  

"Ecolo n'a pas le monopole de la transition environnementale". Bizarre. Monopole, non, je n'ai pas souvenir que quiconque ait jamais formulé cette prétention. Mais de toute façon, vu la tournure des événements, il n'y a plus qu'à espérer que votre affirmation se révèle un tant soit peu prophétique, Chère Madame. 

Ceci dit, on ne va pas se mentir : je crains plutôt d'être rassuré...


 

jeudi 23 mai 2019

Voter pour des idées...


...l'idée est excellente.

J'ignore pourquoi, ça fait une semaine que les mélodies de Brassens me trottent dans la tête. Davantage que d'habitude veux-je dire.

Est-ce la récurrence de certain mot dans son oeuvre? Est-ce plus particulièrement la résonance circonstancielle de ce morceau de vers  "prennent les jeunots pour des cons"? Est-ce cet extrait du "Pluriel" repris par Desproges : "Sitôt qu'on est plus de 4, on est une bande de cons"?

Est-ce la marque de l'âge, un rhumatisme mental consistant en pointes de misanthropie de moins en moins tendres avec le temps? 

Ou de façon plus rassurante, une lassitude croissante face à cette campagne interminable qui n'aura vu nulle couleur épargnée totalement par la médiocrité.

Mais hop, laissons nous griser un instant par cet air du temps où tout est permis et allons-y d'une proposition flamboyante : diminuer de moitié la période de campagne "officielle". Ces semaines d'exacerbation d'une tendance gangrénant la noble activité politique, le "tout à la COM". La domination du discours sur le vouloir et l'agir. La tyrannie des beaux parleurs au détriment des techniciens, si arides et ennuyeux, ou de ceux dont malheureusement l'éloquence n'est pas à la hauteur de la force de conviction.

Et mettons à l'honneur les idées, oui, c'est indissociable. Elles risquent peu les affres du dérapage, les idées. Elles ont plus de gueule que des catalogues évolutifs d'engagements que le système proportionnel édulcorera de toute façon fortement. Elles forcent à revenir aux fondamentaux.  Et à les hiérarchiser.

On ne sait pas émettre une opinion politique via le vote sans hiérarchie de valeurs. Pour prendre une illustration parfaitement au hasard, si on a comme priorité essentielle la préservation de la planète dans un état un tant soit peu convenable, on ne se pose jamais la question de savoir si on va voter vert ou bleu, débat qui tourmente paraît-il une petite partie de l'électorat.

Le vote de nos aïeux reposait souvent sur la tradition. Celui de nos contemporains pourrait s'appuyer avant tout sur des convictions, il en deviendrait sûrement moins volatil. 

"Le temps ne fait rien à l'affaire". Laisse un peu de place au rêve, vieux rabat-joie de Georges.

Mais y a du boulot.


 


mercredi 8 mai 2019

reMembeR







Cher Louis,

Si l'on nous avait dit que l'on te regretterait un jour...

Ton libéralisme social dont l'antinomie faisait déjà sourire, tes envolées lyriques très premièreministrables le soir des élections, tes coups de gueule et ton air grognon, tes bons mots, tes crocs-en-jambes aussi (tu es un bleu, quand même...).

On te regrette. Et cette nostalgie, surtout ne te méprends pas, ce n'est pas celle du premier baiser sous un tilleul centenaire. Plutôt celle des rages de dents quand on était enfant, celle que l'on ressent aux premiers rhumatismes. 

Mais parfois tu nous faisais bien marrer. Comme ce jour de 2000 où ton pote Daniel a proposé l'appellation "Parti Démocrate" et qu'il s'est pris une solide engueulade... Sacré Daniel. Dommage que vos fistons nous fassent vachement moins rire.

Leur MR, c'est comme la Grande Armée, chaque campagne est pire que la précédente. Et là ils touchent le fond...

Au point que ces élections, vivement qu'elles soient passées, qu'on en soit quitte de cette bave d'animal blessé.

Mais si l'on m'avait dit que je te regretterais un jour, Louis...





  






mardi 16 avril 2019

Les misérables



"C'est des briques les copains". Enfin, Opaline, on n'adopte pas un ton si familier avec l'électeur, surtout dans ton parti, me disais-je ce matin, tu en as fait fuir encore quelques-uns.
Et surtout, on ne se gausse pas d'une émotion liée à une beauté qui semblait éternelle.  

Puis, plus loin le matin, sur le fil, apparaissent des mots de gens plus estimables. Mais des raisonnements oiseux, du style ceux qui pleurent pour la cathédrale le feraient-ils pour un migrant mort en pleine traversée, des choses comme ça, dans le fond pas très éloignées des propos de la comète humaniste. Type de raccourci gênant, comme si les amoureux du patrimoine ne pouvaient l'être de la vie et des droits humains. Pensée fugace que toutes les peines du monde s'écoulent sûrement du même versant. Et que c'est vachement catégorisant comme raisonnement, limite malhonnêteté intellectuelle.


Purée, foutus matins où on se croit philosophe et on ne se mord que le noeud... 



Arrivèrent heureusement les dons. Les honteux dons des familles les plus riches de France. Tu donnes 100 millions? Ben moi 2 fois 100. Et moi 200. Et ce n'est pas fini. Tous les scandaleusement riches vont allonger pour Notre-Dame. Tu es riche, tu es dieu, tu donnes pour ce que tu veux. Michael Dell à Davos, allez revoir...


Pour un migrant, y aurait pas un rond. Pour un précarisé non plus. Et pour l'Etat, n'en parlons pas. Mais pour la cathédrale, ça pissera dru par les gargouilles. Fripouilles.

Vous aviez donc un peu raison, Amis que j'ai lus ce matin. Mes excuses.    


 

jeudi 7 mars 2019

Le dérèglement climatique, c'est comme la mort...



...dans le fond, on n'y croit pas vraiment. 

Collectivement  -à part d'irréductibles désormais criminels- on a pris conscience que quelque chose cloche, et que ça va bien plus vite qu'on ne l'escomptait. Le mot "urgence" se multiplie dans les discours. Mais en réalité, comme chaque humain refusant de façon un peu tripale la perspective de sa propre mort ou la remettant à un perpétuel lendemain, on dirait bien que l'espèce espère toujours s'en sortir à bon compte.

Comment expliquer, sinon, qu'on puisse encore, dans le même élan, proposer de taxer le kérosène et affirmer qu'"on ne veut pas empêcher les gens de voyager"? Mais enfin, Jean-Luc, ça n'a pas de sens, ce que tu racontes. Bien sûr, qu'il faut limiter les déplacements en avion, ce qui revient à en empêcher une partie. 

Bien sûr, qu'il faut du coercitif lourd, et pas comme tu le proposes, "un renchérissement acceptable et supportable du prix des billets". L'idée du pollueur-payeur (et plutôt petit payeur...), c'est dépassé, mon vieux, ça tient de la mesurette. Outre le caractère éminemment capitaliste du principe, tu peux salir si t'as les tunes...

Bien sûr, qu'il faut supprimer les lignes quand une alternative ferroviaire existe. Bien sûr, qu'il faut limiter drastiquement les déplacements  touristiques en avion, et la seule façon de le faire, c'est de déterminer un quota individuel.

Bien sûr, qu'il faut oser déplaire à vos amis qui vous répètent depuis longtemps que voyager leur est aussi nécessaire que se chauffer ou bouffer (et à qui vous brûlez de répondre depuis tout aussi longtemps qu'ils n'ont qu'à essayer pour voir un hiver dans le froid ou un mois sans assiette).

Bien sûr, que ça aura des conséquences importantes en termes d'activité économique et d'emploi, et qu'il faut s'y résoudre sans laisser tomber les gens qui vont trinquer dans l'histoire.

Un plan global, que ça s'appelle, Jean-Luc. Pas une mesure à caractère plus symbolique que pragmatique, que l'on aimerait considérer comme un premier pas, mais qui tout compte fait participe du déni.

Le déni. Tu vois, je suis enclin à l'indulgence, aujourd'hui, c'est humain, le déni. Moi-même, je suis d'un caractère assez porté au pessimisme contemplatif. S'asseoir sur la terrasse et siroter des bières divines en délirant sur le naufrage. Dommage qu'il y ait ces petites filles qui jouent dans le jardin.




mercredi 30 janvier 2019

La cohérence



  Tout comme le médecin quand il tire sa clope annuelle au réveillon, le militant écologiste a l'habitude qu'on vienne le titiller entre la poire et le fromage, surtout quand un vin pas bio bourré de sulfites a coulé à flots durant les agapes. Souvent, bien sûr, c'est le beau-frère qu'il n'est nul besoin de décrire en détails ici (et surtout pas ses habitudes de vote, cela déforcerait sans doute le propos) qui ironise sur le fait que vous soyez venu en bagnole, que vous ayez semblé apprécier le rôti ou encore que chaque post sur votre blog équivaille à  il ne sait pas trop combien de CO2.

Parfois, de bons copains s'y mettent aussi, guettant le moindre faux pas, "Et alors, l'écolo!", ça pourrait devenir lancinant, mais c'est affectueux et fait partie du folklore.

Particulièrement vain serait d'engager à ces occasions un grand débat philosophique sur les rapports complexes entre opinions et comportement, sur le caractère nécessairement évolutif des prises de conscience ou même tout simplement sur les limites de tout individu. 

Ce qui ne tient par contre pas du tout de la boutade, c'est quand des personnages politiques se permettent de renvoyer à des citoyens engagés, qu'ils soient jeunes ou vieux, la patate de la responsabilité. Parmi les couillonnades qui ont été sorties dans cet espèce de football-panique où MCM joue avant-centre, c'est la plus irrespectueuse. 

On n'attend rien d'intelligent de Georges-Louis, dont la désignation comme porte-parole du MR est révélatrice d'une partie de l'électorat qu'il entend draguer, mais sa tentative de disqualification des jeunes manifestants, la semaine dernière, a atteint des sommets. Il a persévéré dans la même veine, le dimanche, dans un débat, en déclarant notamment : "Je propose de taxer le kérosène, mais il ne faudra pas se plaindre après que le prix des billets augmente". Quelle indignité ! (en langage courant, ça veut dire: quel pauvre con!).

Même si Charlot se montre un peu plus respectueux (manquerait plus que ça d'ailleurs), cette ligne de défense, le renvoi de la responsabilité au collectif, n'a peut-être pas encore montré ses limites. "Tous responsables". Joli retournement du processus démocratique. Pourquoi pas "Tous coupables" tant qu'on y est.

Car coupables, les partis libéraux le sont. 

On est bien gentil, dans les slogans, de leur reprocher seulement de l'inaction. C'est souvent d'obstruction qu'il faudrait parler, au nom d'intérêts économiques dont ils sont les laquais.

Et ça ne date pas d'hier.

Coupables. C'est pas facile, dès lors, de trouver de l'argumentation. Vaudrait peut-être mieux fermer sa g.....






mercredi 16 janvier 2019

Avec l'eau du BEN


La démission du président du CDH n'a bien sûr d'étonnant que son caractère tardif. Se payer un coup aussi foireux que son "juin-eau de boudin" de 2017 et rester en place aussi longtemps, voilà qui démontre l'expertise de ce parti en matière de survie. Survie après la mort quand il était encore PSC, survie avant depuis la transmutation milquettienne de 2002.

Mais tant qu'à donner dans le beau geste, pourquoi ne pas aller un pont plus loin? Plutôt que de démontrer qu'entre l'aigri André, l'insupportable Catherine et la fantomatique Joëlle, la voie Maximus tient plus de l'entonnoir que du boulevard, pourquoi éluder le sacrifice ultime qui vous ferait rentrer dans l'histoire? 

Face à la fragmentation du paysage politique qui mène inéluctablement à la paralysie, tentez l'élégance du loser magnifique

Votre longue expérience de l'agglomérat circonstanciel vous rendra sans nul doute l'exercice plus commode qu'à d'autres et tant vos idées que vos membres se dilueront avec aisance dans les différents fleurons de l'offre existante. Ajoutons que grâce aux élections communales, s'afficher sous un autre sigle ne posera guère de difficultés à nombre d'entre vous.

Enfin bon, vous faites comme vous voulez, hein, ce que j'en dis, c'est pour rendre service. Un reliquat d'éducation judéo-chrétienne, sans doute.