vendredi 13 septembre 2019

le syndrome du pâtissier



Mine de rien, pour ce blog, l'arrivée de l'arc-en-ciel représente une vraie catastrophe. De qui se gausser dorénavant, sur qui déverser son fiel, où diriger ses sarcasmes? Faudra-t-il attendre l'arlésienne fédérale pour que cette angoisse existentielle se dissipe? Enfoncer lâchement la tête humaniste sous l'eau? Répéter inlassablement que PTB et Raoul constituent des synonymes exclusifs allergiques à toute concurrence?

Céder aux sirènes du "qui bene amat..."? Tentant, mais vil. 

Ainsi, pour trouver matière à une publication aussi inutile que toutes celles qui l'ont précédée, aurait-il été commode de scruter les déclarations de politique toutes fraîches. D'en sélectionner des extraits en les retirant de leur contexte, ce qui constitue quand même un des plaisirs préférés des scribouillards de mauvaise foi. 

Je ne sais pas, moi. Mettre en parallèle la politique aéroportuaire avec les objectifs climat en chantonnant "Si on avance quand ils reculent, comment veux-tu...".

Ou, à propos justement du chapitre "Climat", ricaner amèrement en lisant ce passage relevant désormais de l'anthologie de l'humour noir :
"Il s’agit ainsi de contribuer à l’effort mondial en vue de contenir la hausse de température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport à l’époque préindustrielle et poursuivre les efforts pour limiter le réchauffement à 1,5°C, conformément à l’Accord de Paris sur le climat."

Nous ne nous abaisserons pas à si minable exercice.

Saluons plutôt les courageux qui vont détremper leur maillot dans cette entreprise, parce que quoi que l'on pense de l'avenir du globe, du sens particulier du mot "loyauté" en politique ou de l'électodégelophobie,  il n'y a de toute façon rien d'autre à faire.

Ce rainbow sera certes moins poétique qu'Arthur, espérons qu'il ne devienne pas trop vite warrior. Respect, Kids (terme épicène, j'ai vérifié).

Et laissez les collapsologues persifleurs sur le retour à leur contradictoire destin : se vouloir décroissant et prendre de la brioche. 

 




 

mercredi 4 septembre 2019

Les amants diaboliques






La calamiteuse, honteuse, scandaleuse, déplorable, immorale, ignoble, méprisable, révoltante et finalement obscène intervention de l'Administrateur délégué de l'Union wallonne des entreprises, hier, à propos du commerce des armes produites dans notre région, n'a d'égal que le petit arrangement moral avec eux-mêmes des syndicats, totalement lamentables dans cette affaire...comme à chacune de ses résurgences.

Il y a des couples qui ne fonctionnent bien que dans le crime. Les patrons font Bonnie, FGTB et CSC font Clyde. Dès qu'il est question des armes, depuis la nuit des temps, les amants improbables sont pris d'une frénésie exhibitionniste qui les fait adopter systématiquement les mêmes positionnements.

Si c'est pas nous, ce seront d'autres. Bon emploi n'a pas de conscience. Un règlement pour tout le monde ou personne. L'Europe...

On aimerait, pour préserver un peu de manichéisme rassurant, entretenir l'image de représentants de travailleurs bernés sur ce coup par ces capitalistes retors et leur refrain lénifiant et opportuniste sur la préservation de l'emploi. 

Mais ce n'est pas un patron qui a dit en juin dernier :" On fabrique des armes à Liège, Liège exporte à l'Arabie, et l'Arabie tue des enfants au Yémen. C'est un raccourci qui est une menace réelle pour la vie des gens et de toute une population de la région". Espérons pour la syndicaliste CSC qui a proféré cette horreur que bien vite, elle ne ressemble plus à la photo qui illustrait son interview.

Le raisonnement tronqué qui voit en tout emploi quel qu'il soit un bienfait empêche depuis des lustres la recherche d'une solution durable pour les personnes concernées. Que ce soit via la réorientation des projets industriels, des parcours professionnels, et plus largement de certains objectifs sociétaux. Et cela ne vaut pas que pour le secteur des armes.

En attendant, seule reste la honte.