mercredi 8 novembre 2017

Pénible !



On a déjà eu, en ces pages, l'occasion de se gausser du très malencontreux intitulé "Pacte d'excellence".

A l'autre bout de la lorgnette de mon dégoût, en matière d'enseignement, figure une autre expression en vogue, tout aussi malheureuse : "la pénibilité du métier".

Quel est le sinistre abruti qui a eu l'idée d'utiliser ces mots pour évoquer la profession d'enseignant? Quels sont les lamentables scribouillards qui les ont répercutés au point d'en faire aujourd'hui le cliché numéro un quand on parle des profs? Quels sont les corporatistes nombrilistes qui, en les utilisant à tort et à travers, encouragent le pleurnichage complaisant d'une partie de la confrérie?

Que ce boulot, comme beaucoup d'autres, comporte son lot de difficultés, certes. Qu'elles aillent en s'accentuant, par les temps qui courent, convenons-en.Que les têtes blondes d'aujourd'hui soient souvent fatigantes et leurs parents parfois pompants, difficile à nier. 

Qu'obliger des personnes à s'occuper d'une horde de moutards morveux au-delà de 55 ans s'apparente à de la maltraitance. Que mettre en place des systèmes dégressifs ou de la mobilité pour les personnes en fin de carrière ne constituerait pas à proprement parler un progrès, mais la fin d'une aberration. 

Et que le crotale Bacquelaine est le pire Nosferatu chronophage que la sphère politique ait jamais engendré, et qu'à ce titre, il est et sera à l'origine de complications existentielles chez bon nombre d'enseignants trop éprouvés pour exercer correctement leur fonction, rien n'est plus sûr!

Il n'y a peut-être pas de "plus beau métier du monde". 

Mais "pénibilité", y a de quoi décourager tous les candidats, y a aussi de quoi se voiler de honte devant le gars avec une pelle qui se casse le dos sous la bruine ou la dame qui racle le vomi avec sa serpillière.