lundi 9 mars 2020

Quand ce con aura le virus



"Qui se couche avec les chiens se lève avec des puces". 

Ce savoureux proverbe qui sonne comme une mise en garde m'est venu à l'esprit ce dimanche,  suite à un épisode au fond assez banal survenu sur la toile.

FB, on l'utilise comme on veut. Certains privilégient le cercle réduit, d'autres ramassent les "amis" à la pelle. Question de finalité. Personnellement, pour accepter une invitation, je me contente de regarder les amis communs, et s'il y en a un certain nombre, comme c'est le cas la plupart du temps, je clique sur "confirmer". Critère qui n'est pas d'une rigueur extrême, concédons-le, et vous expose bien sûr à des surprises. Quand on donne dans l'auberge espagnole, faut pas venir se plaindre que certains plats laissent échapper des odeurs bizarres.

Dès lors, régulièrement, il faut procéder à un écrémage, pour reprendre l'expression de Didier Super quand des spectateurs quittent ses concerts. Procéder en deux temps : d'abord, on essaye de ramener dans le droit chemin, exercice certes un peu vain, mais charitable, et si ça persiste et signe, on vire.  

Ainsi, ce dimanche qui aurait dû être exclusivement dédié à la douceur et l'humanisme, je découvre une de ces publications charmantes intitulée "Les migrants n'ont pas besoin de notre aide et en voici la preuve en image". La page du mec, bien sûr, est parsemée de ce genre de joyeuseté. Un commentaire très poétique, en-dessous, d'un de ses petits camarades, je cite : " qu'ils crèvent tous bandes de rats".

Comme d'hab dans des cas pareils, un petit paragraphe-type qui fonctionne assez bien quand l'imbécile est aussi couillon : "Bonjour, Cette publication relève de la loi du 30 juillet 1981 dite loi Moureaux, relative au racisme et à la xénophobie. Je vous conseille dès lors de la retirer dans les meilleurs délais." 

Ici, c'était un imbécile tenace, je vous épargne la longue bave haineuse qu'il a balancée sur ma page et que j'ai supprimée de suite, histoire d'éviter que ça ne laisse des taches. Par contre, je ne résiste pas au plaisir de vous faire lire le commentaire laissé par une des petites copines du gaillard, tant il est savoureux :
  Jean-Luc, faites-vous plaisir et faites-nous plaisir par la même occasion, virez ce bobo gauchiste de vos amis et ne vous esquintez pas à lui expliquer quoi que ce soit, ces gauchistes sont des personnes mortifères, apatrides, mondialistes satanistes et qui bossent pour des Soros et cie!

C'est magnifique, non? Et c'est beaucoup d'honneur, un tel fiel pour un si petit paragraphe. 

Le genre de prose qui nous arracherait un sourire plutôt qu'un rictus si elle ne s'inscrivait malheureusement dans un courant qui n'a rien d'anecdotique.

Dire que ces gens ont des prénoms, comme nous ! Celui de ma fielleuse, je vous le donne en mille. Angélique...

Quant à Jean-Luc, c'est moi qui l'ai viré, il est donc plus à plaindre qu'à détester. Enfin à plaindre. Ne nous faisons pas passer pour meilleur que nous sommes. On a beau se dire philanthrope,  on ne versera  pas une larme...