mercredi 30 janvier 2019

La cohérence



  Tout comme le médecin quand il tire sa clope annuelle au réveillon, le militant écologiste a l'habitude qu'on vienne le titiller entre la poire et le fromage, surtout quand un vin pas bio bourré de sulfites a coulé à flots durant les agapes. Souvent, bien sûr, c'est le beau-frère qu'il n'est nul besoin de décrire en détails ici (et surtout pas ses habitudes de vote, cela déforcerait sans doute le propos) qui ironise sur le fait que vous soyez venu en bagnole, que vous ayez semblé apprécier le rôti ou encore que chaque post sur votre blog équivaille à  il ne sait pas trop combien de CO2.

Parfois, de bons copains s'y mettent aussi, guettant le moindre faux pas, "Et alors, l'écolo!", ça pourrait devenir lancinant, mais c'est affectueux et fait partie du folklore.

Particulièrement vain serait d'engager à ces occasions un grand débat philosophique sur les rapports complexes entre opinions et comportement, sur le caractère nécessairement évolutif des prises de conscience ou même tout simplement sur les limites de tout individu. 

Ce qui ne tient par contre pas du tout de la boutade, c'est quand des personnages politiques se permettent de renvoyer à des citoyens engagés, qu'ils soient jeunes ou vieux, la patate de la responsabilité. Parmi les couillonnades qui ont été sorties dans cet espèce de football-panique où MCM joue avant-centre, c'est la plus irrespectueuse. 

On n'attend rien d'intelligent de Georges-Louis, dont la désignation comme porte-parole du MR est révélatrice d'une partie de l'électorat qu'il entend draguer, mais sa tentative de disqualification des jeunes manifestants, la semaine dernière, a atteint des sommets. Il a persévéré dans la même veine, le dimanche, dans un débat, en déclarant notamment : "Je propose de taxer le kérosène, mais il ne faudra pas se plaindre après que le prix des billets augmente". Quelle indignité ! (en langage courant, ça veut dire: quel pauvre con!).

Même si Charlot se montre un peu plus respectueux (manquerait plus que ça d'ailleurs), cette ligne de défense, le renvoi de la responsabilité au collectif, n'a peut-être pas encore montré ses limites. "Tous responsables". Joli retournement du processus démocratique. Pourquoi pas "Tous coupables" tant qu'on y est.

Car coupables, les partis libéraux le sont. 

On est bien gentil, dans les slogans, de leur reprocher seulement de l'inaction. C'est souvent d'obstruction qu'il faudrait parler, au nom d'intérêts économiques dont ils sont les laquais.

Et ça ne date pas d'hier.

Coupables. C'est pas facile, dès lors, de trouver de l'argumentation. Vaudrait peut-être mieux fermer sa g.....






mercredi 16 janvier 2019

Avec l'eau du BEN


La démission du président du CDH n'a bien sûr d'étonnant que son caractère tardif. Se payer un coup aussi foireux que son "juin-eau de boudin" de 2017 et rester en place aussi longtemps, voilà qui démontre l'expertise de ce parti en matière de survie. Survie après la mort quand il était encore PSC, survie avant depuis la transmutation milquettienne de 2002.

Mais tant qu'à donner dans le beau geste, pourquoi ne pas aller un pont plus loin? Plutôt que de démontrer qu'entre l'aigri André, l'insupportable Catherine et la fantomatique Joëlle, la voie Maximus tient plus de l'entonnoir que du boulevard, pourquoi éluder le sacrifice ultime qui vous ferait rentrer dans l'histoire? 

Face à la fragmentation du paysage politique qui mène inéluctablement à la paralysie, tentez l'élégance du loser magnifique

Votre longue expérience de l'agglomérat circonstanciel vous rendra sans nul doute l'exercice plus commode qu'à d'autres et tant vos idées que vos membres se dilueront avec aisance dans les différents fleurons de l'offre existante. Ajoutons que grâce aux élections communales, s'afficher sous un autre sigle ne posera guère de difficultés à nombre d'entre vous.

Enfin bon, vous faites comme vous voulez, hein, ce que j'en dis, c'est pour rendre service. Un reliquat d'éducation judéo-chrétienne, sans doute.