jeudi 23 mai 2019

Voter pour des idées...


...l'idée est excellente.

J'ignore pourquoi, ça fait une semaine que les mélodies de Brassens me trottent dans la tête. Davantage que d'habitude veux-je dire.

Est-ce la récurrence de certain mot dans son oeuvre? Est-ce plus particulièrement la résonance circonstancielle de ce morceau de vers  "prennent les jeunots pour des cons"? Est-ce cet extrait du "Pluriel" repris par Desproges : "Sitôt qu'on est plus de 4, on est une bande de cons"?

Est-ce la marque de l'âge, un rhumatisme mental consistant en pointes de misanthropie de moins en moins tendres avec le temps? 

Ou de façon plus rassurante, une lassitude croissante face à cette campagne interminable qui n'aura vu nulle couleur épargnée totalement par la médiocrité.

Mais hop, laissons nous griser un instant par cet air du temps où tout est permis et allons-y d'une proposition flamboyante : diminuer de moitié la période de campagne "officielle". Ces semaines d'exacerbation d'une tendance gangrénant la noble activité politique, le "tout à la COM". La domination du discours sur le vouloir et l'agir. La tyrannie des beaux parleurs au détriment des techniciens, si arides et ennuyeux, ou de ceux dont malheureusement l'éloquence n'est pas à la hauteur de la force de conviction.

Et mettons à l'honneur les idées, oui, c'est indissociable. Elles risquent peu les affres du dérapage, les idées. Elles ont plus de gueule que des catalogues évolutifs d'engagements que le système proportionnel édulcorera de toute façon fortement. Elles forcent à revenir aux fondamentaux.  Et à les hiérarchiser.

On ne sait pas émettre une opinion politique via le vote sans hiérarchie de valeurs. Pour prendre une illustration parfaitement au hasard, si on a comme priorité essentielle la préservation de la planète dans un état un tant soit peu convenable, on ne se pose jamais la question de savoir si on va voter vert ou bleu, débat qui tourmente paraît-il une petite partie de l'électorat.

Le vote de nos aïeux reposait souvent sur la tradition. Celui de nos contemporains pourrait s'appuyer avant tout sur des convictions, il en deviendrait sûrement moins volatil. 

"Le temps ne fait rien à l'affaire". Laisse un peu de place au rêve, vieux rabat-joie de Georges.

Mais y a du boulot.


 


mercredi 8 mai 2019

reMembeR







Cher Louis,

Si l'on nous avait dit que l'on te regretterait un jour...

Ton libéralisme social dont l'antinomie faisait déjà sourire, tes envolées lyriques très premièreministrables le soir des élections, tes coups de gueule et ton air grognon, tes bons mots, tes crocs-en-jambes aussi (tu es un bleu, quand même...).

On te regrette. Et cette nostalgie, surtout ne te méprends pas, ce n'est pas celle du premier baiser sous un tilleul centenaire. Plutôt celle des rages de dents quand on était enfant, celle que l'on ressent aux premiers rhumatismes. 

Mais parfois tu nous faisais bien marrer. Comme ce jour de 2000 où ton pote Daniel a proposé l'appellation "Parti Démocrate" et qu'il s'est pris une solide engueulade... Sacré Daniel. Dommage que vos fistons nous fassent vachement moins rire.

Leur MR, c'est comme la Grande Armée, chaque campagne est pire que la précédente. Et là ils touchent le fond...

Au point que ces élections, vivement qu'elles soient passées, qu'on en soit quitte de cette bave d'animal blessé.

Mais si l'on m'avait dit que je te regretterais un jour, Louis...