mercredi 12 juin 2019

Alors, rassurés?

Rien n'est plus déstabilisant qu'une accumulation irrationnelle de perspectives positives. Pour le pessimiste serein (la sérénité constituant bien sûr un objectif inatteignable), c'est même proche de l'insupportable.

Les sondages, par exemple, quand ils sont anormalement encourageants d'une façon désagréablement répétitive, se révèlent de redoutables instruments de torture psychologique. Votre perception de la société humaine est mise à mal, au risque de contaminer cette vision apocalyptique du destin du monde qui vous permet de passer davantage de temps sur les terrasses que dans d'ennuyeuses assemblées militantes.

Fort heureusement, il y a toujours une ou un imbécile (parfois une et un) pour venir ternir le technicolor. S'ils parachèvent leur oeuvre en faisant semblant de rien plutôt que de regagner définitivement les coulisses comme y inviterait la dignité minimale, votre conception de l'humanité pousse un véritable ouf de soulagement...

Ce qui se passe aujourd'hui, bien que participant du même mouvement de retour à la quiétude mentale, n'a pas la même saveur de l'inattendu. Quand le plus doué des tribuns actuels, avant même toute discussion,  te martèle à l'envi la distinction "compromis/compromission", tu comprends directement qu'il va rester dans sa posture habituelle de trublion et qu'un gouvernement de gauche tient du mirage. Vu l'état-major fantôme qu'il a derrière lui, il n'a  sans doute  de toute façon pas le choix, et vu les malins qu'il a en face de lui, difficile que le paravent ne s'envole pas très vite. 

Ce qui est sûr  en tout cas, c'est que les propos de la Secrétaire générale d'Inter Environnement Wallonie, il y a juste une semaine sur la Première, prennent un reflet particulier, même si sur le coup, du café bouillant m'a ravagé la glotte.  

"Ecolo n'a pas le monopole de la transition environnementale". Bizarre. Monopole, non, je n'ai pas souvenir que quiconque ait jamais formulé cette prétention. Mais de toute façon, vu la tournure des événements, il n'y a plus qu'à espérer que votre affirmation se révèle un tant soit peu prophétique, Chère Madame. 

Ceci dit, on ne va pas se mentir : je crains plutôt d'être rassuré...


 

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