lundi 25 novembre 2019

Si le doute t'habite...


Un tiers de la population belge est sceptique quant au réchauffement climatique, nous informe le Soir, lui-même informé par un sondage IPSOS. Un belge sur 10 nie carrément tout changement climatique, et un sur 4, l'origine humaine du changement, qui lui n'est pas contesté. Nie... enfin, c'est à nuancer.

Les 11% de climatosceptiques purs et durs, rien à en tirer. Mais à propos des autres, le journal hésite sur le mot adéquat. "Une personne sur quatre juge que le réchauffement observé n'est pas d'origine humaine", lit-on dans l'article. Mais le titre parle de "doutes". Penser, estimer, juger, douter, ce n'est pas vraiment la même chose. 

Alors, pour une fois dans ce blog... pour s'éviter l'apoplexie ou la crémation anticipée de cet article dans le feu à bois (purée, encore un écolo qui pollue plutôt que de périr de froid comme ses convictions devraient l'y inviter...)...pour s'éviter la honte absolue en lisant que les belges figurent parmi les champions du climatoscepticisme... nous allons considérer la bouteille à moitié pleine.

Cela ne peut être que du doute. Chez mes voisins, des gens charmants qui sont 4, il n'est pas possible qu'il y en ait un qui puisse croire les conneries de ces scientifiques dévoyés qui nient à tort et à travers l'anthropomorphisme du réchauffement. Sur cette tablée de whist observée hier en sirotant une Christmas de Noël, il n'est pas concevable que ce gars qui coupait avec délectation, à l'air si sympathique, puisse penser qu'on n'y est pour rien dans ce foutoir.

Allez, c'est bientôt Saint-Nicolas, on disait que c'était du doute. Car s'il y a doute, il y a espoir. 

Ne dit-on pas "dans le doute, abstiens-toi"? S'abstenir, dans le cas du réchauffement, ce serait adopter le même point de vue que ceux qui sont convaincus que l'homme doit modifier ses comportements. Par principe de prudence, tant qu'on n'est pas sûr que c'est le soleil, l'inclinaison de la planète ou un cycle immuable qui fait bouillir notre marmite commune.

Evidemment, si Total subventionne des profs d'université pour raconter qu'on se réchauffe pour des questions d'ellipse, ce n'est pas pour qu'on doute, mais bien pour qu'on soit certain. Certain qu'on peut continuer à consommer joyeusement et polluer avec entrain (si j'ose écrire...). De toute façon, c'est écrit dans les astres, nous on n'y peut rien...

Voilà ce qui est dans le fond le plus étrange avec ces climatosceptiques. Ils fustigent le catastrophisme et le pessimisme des khmers verts, alors que leur version de l'histoire est bien plus désespérante... 

On aura tout vu. Une bête page sur un bête blog qui va amener de l'espoir à un belge sur 4.... 

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