mardi 28 août 2018

Le Petit Nicolas n'a pas sauvé le monde...


Ne tirons pas sur l'ambulance, l'important parc automoteur de notre homme ne recensant (aux dernières nouvelles) aucun véhicule de ce genre.

De là à ajouter le moindre vocable dégoulinant aux "lucidité", "honnêteté", "courage", sinon "sacrifice", ne comptons pas sur notre ronchon Professeur.

Par contre, constater en ricanant la faillite d'une démarche politique "total perso", ça, pourquoi pas? Au-delà d'une ligne programmatique manquant manifestement de solidité (parce que pour donner dans le solide, c'est mieux d'être à plusieurs), au-delà d'errements quand même assez dérangeants sur des sujets aussi fondamentaux que le nucléaire, ce qui interroge, ce sont les dégâts collatéraux causés dans l'opinion publique. 

Pour espérer aller un tout petit tantinet dans le sens de ce que Tarzan Hulot espérait faire tout seul en infiltrant l'ennemi - lequel est par ailleurs bien sympathique "et je ne ferai rien pour lui nuire"- il faut des forces politiques puissantes et structurées dont l'épine dorsale programmatique est l'écologie.

Et faut arrêter de faire croire que quelques icônes suffiront à nous éviter la catastrophe. Ou a contrario que les initiatives citoyennes de base, toutes humanistes et organisées soient-elles, suffiront à infléchir la tendance.

Les stars sont bienvenues et les initiatives citoyennes indispensables. 

Mais de la politique, b....! Et bille en tête !  

  


3 commentaires:

  1. Bien sûr, professeur, il faut "des forces politiques puissantes et structurées dont l'épine dorsale programmatique est l'écologie". Mais, en France en tout cas, elles n'existent pas. Et de toute façon il faudrait que ces forces aient une réelle majorité et peu de souci d'être (ré)élues.
    J'ai écouté en direct sur France Inter ce matin la longue intervention de Nicolas Hulot (à écouter sur le site de france Inter) et je partage son analyse et comprends son ras-le-bol: l'écologie, le réchauffement climatique, tout le monde s'en fout (je résume): le gouvernement, les syndicats, les parlementaires, les citoyens... Il ne faudrait quand même pas remettre en cause notre mode de vie. Il y a les belles paroles et très peu d'actes. Même s'il y a plus que jamais urgence à agir radicalement.
    Et (c'est moi qui le dis, pas lui), on n'y arrivera pas tant qu'on sera dans un système démocratique électif (voir mon billet de ce matin sur moeursethumeurs.blogspot.fr). Même avec Ecolo (voir la position tiède adoptée par le parti après le douloureux épisode Francorchamps il y a une quinzaine d'années).
    Le mur approche!

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  2. Maître Michel, merci pour ce commentaire.
    Il me ramène à un livre que j'avais beaucoup aimé en son temps. « Les jeux de l'esprit », de Pierre Boulle. C'est un auteur assez « facile », mais il y avait toujours dans ses bouquins une idée lumineuse soulignant par l'absurde certains aspects profonds de la nature humaine. Dans cette histoire de science-fiction, il s'agissait d'un gouvernement mondial de scientifiques mis sur pied pour sortir de l'inanité du politique et imposer au monde le bonheur malgré lui. Avec une issue amusante...mais pas optimiste.
    Je vous l'avoue, oui, je crois encore au jeu démocratique classique : s'il est plus que probable que l'humanité coure à sa perte, on ne la sauvera pas sous la contrainte. Comme malheureusement, imbécillité et majorité riment admirablement, il faudra sans doute qu'une minorité de plus en plus radicale s'efforce d'influer le cours des choses par l'efficacité de son activisme plus que par sa foi en la grandeur de l'âme humaine prise collectivement.
    En ce sens, vous avez totalement raison, l'écologie politique en France est la parfaite illustration de ce qu'il ne faut pas faire. Et le destin de Monsieur Hulot l'aboutissement de ce foutoir du militantisme vert qu'il a lui-même contribué à créer...
    Professeur Ponchau

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  3. Guilbert Michel29 août 2018 à 19:53

    Non, je ne crois plus, au système "représentatif" (j'ai vu trop de gens se transformer de militants en carriéristes - fût-ce pour une noble cause): la plupart des élus sont avant tout soucieux de leur réélection, et deviennent dès lors prudentissimes. Même si cet été étouffant et inquiétant donne raison aux messages, aux appels, au programme écologistes, les Verts ne font et feront pas "recette » et, quand bien même ce serait le cas lors de prochaines élections, les mesures qu'ils prendraient les rendraient aussitôt impopulaires.
    Je crois plutôt aux assemblées de citoyens (sans enjeu électoral) pour prendre des décisons courageuses (voir l'ouvrage de David van Reybrouck "Contre les élections"). De là à ce qu'elles voient le jour, que restera-t-il de l'humanité? Voir mon billet "Cette croissance qui nous diminue", publiée ce jour sur http://moeursethumeurs.blogspot.fr

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